BackComment cultiver des plantes autofloraison – Partie 2 : phase végétative et floraison

Cet article va se concentrer sur ce qu’il faut faire (et surtout éviter) pour que tes plants de cannabis à autofloraison expriment tout leur potentiel. Parce que cultiver des autoflos de grande taille avec de bons rendements, c’est loin d’être compliqué : il suffit de bien connaître les spécificités de ce type de génétique. C’est parti !

 

Comme on l’a vu dans l’article précédent, les premières semaines de vie des graines autofloraison sont décisives. Toutes les variétés de cannabis sont fragiles durant leurs deux premières semaines, mais les autoflos le sont encore plus. À ce stade, la moindre erreur peut freiner leur développement. C’est souvent pour ça que pas mal de débutants, ou ceux qui découvrent les autoflos, se retrouvent avec des plantes en floraison à peine plus grandes qu’un bonsaï. Pas de panique : ces variétés sont en réalité très simples à cultiver, à condition de comprendre qu’elles ont des besoins un peu différents des photopériodiques.

 

Si, après deux ou trois semaines de vie, ta plante reste trop petite et montre un développement insuffisant, que ce soit en hauteur, en ramifications latérales ou en nombre de nœuds, c’est qu’il y a un problème.

 

 

L’exemple ci-dessus montre une autofloraison âgée de deux semaines qui a cessé de croître, car le grower a germé la graine alors que les températures étaient encore trop basses. Résultat : une croissance ralentie et un développement insuffisant.

 

À partir de la quatrième semaine, si ta plante commence à former ses premiers pistils mais ne dépasse pas 5 à 10 centimètres, c’est qu’un blocage s’est produit pendant la croissance.

 

 

Ces autos ont également deux semaines. On voit clairement la différence par rapport à l'exemple précédent, tant au niveau du développement que de l’apparence générale.

 

 

Si tes plants restent de petite taille, il est probable que certaines erreurs aient été commises durant les premières étapes de leur vie. Voici les plus courantes :

 

 

Quelle que soit l’origine du problème, si ta plante est rabougrie alors qu’elle est déjà entrée en floraison, il faut rapidement évaluer l’ampleur des dégâts et prendre une décision radicale : poursuivre ou recommencer. Si la plante est vraiment trop petite, mieux vaut parfois repartir de zéro. L’avantage, avec les autos, c’est que leur cycle de vie très court (environ 8 à 10 semaines de la germination à la récolte) te donne souvent temps de repartir de 0… et d’éviter de commettre les mêmes erreurs.

 

N’oublie pas que tout le monde commet des erreurs, surtout au début. Ne te décourage pas : chaque faux pas est une occasion d’apprendre et de progresser.

 

 

La plante présentée sur la première photo a souffert de problèmes dès ses premiers jours de vie, ce qui a limité considérablement son développement. Elle pourra encore évoluer un peu pendant la floraison, mais il est évident qu’elle ne produira pas une bonne récolte.

 

Si ta plante n’a pas belle allure, mais qu’elle présente tout de même une taille correcte, tu peux la laisser poursuivre son cycle. Les autos continuent en effet de grandir durant la floraison et peuvent facilement doubler, voire tripler de volume en l’espace de quelques semaines. C’est une décision personnelle, qui dépend de ta situation et de tes ressources : espace disponible, nombre de pots, nombre de plantes autorisé par la loi, etc.

 

 

Sur la photo ci-dessus, les plantes ont atteint leur cinquième semaine. Leur structure est bien formée et, même si on conseille de ne pas cultiver autant de pieds dans un seul pot, le grower a optimisé chaque jour du cycle court de ses autofloraisons pour en tirer le maximum.

 

Durant leurs trois premières semaines de vie, les plantes à autofloraison nécessitent des arrosages légers mais fréquents, afin d’éviter de saturer le substrat et de noyer les racines encore fragiles. À partir de la troisième semaine, elles auront atteint une taille respectable et développé un système racinaire solide. Tu pourras alors augmenter la quantité d’eau à chaque arrosage pour atteindre des niveaux similaires à ceux d’une variété photopériodique.

 

N’oublie pas : l’arrosage est l’un des aspects les plus importants de la culture du cannabis.

 

 

 L’une des erreurs les plus fréquentes lorsqu’on cultive des autofloraisons est d’appliquer des techniques de taille (FIM, taille apicale) ou des méthodes de palissage (SCROG, LST). Le problème ? Le temps. Ces génétiques disposent d’une période végétative très courte (environ quatre semaines) ce qui ne leur laisse pas suffisamment de temps pour se remettre d’une taille ou du stress engendré par un palissage. Ces techniques, bien que très efficaces sur des variétés photopériodiques, sont donc déconseillées pour les autos. Il existe quelques cas isolés où de growers très expérimentés qui ont réussi à augmenter significativement leur rendement en appliquant des techniques de taille et de palissage à des variétés autofloraisons. Mais, ces exploits restent exceptionnels et ne se produisent que dans des conditions très spécifiques : culture en intérieur, en environnement totalement maîtrisé, avec des systèmes hydroponiques de pointe. Des formats comme l’aéroponie, par exemple, permettent d’accélérer considérablement la croissance et les fonctions métaboliques des plantes, à condition d’une précision absolue dans tous les paramètres. Dans ce type de configuration, il est possible que les plantes développent une ramification suffisante pour que des méthodes comme le main-lining deviennent viables. En plusieurs décennies, nous n’avons vu que très peu de cas de ce genre et uniquement en culture hydroponique indoor. Alors, à moins d’appartenir au cercle très restreint d’experts chevronnés, mieux vaut laisser de côté ces techniques complexes et s’en tenir à ce qui fonctionne. Autre erreur fréquente : vouloir transplanter ses autos comme on le ferait avec des graines féminisées photodépendantes. Or, cette opération génère un stress qui peut ralentir significativement la croissance. Il est donc préférable de semer directement tes graines dans leur pot définitif (idéalement d’un volume d’au moins 11 litres si tu cultives en terre).

 

Enfin, pas de panique si, à la quatrième semaine, tes plantes ne mesurent encore que 20 à 25 centimètres et commencent déjà à former des pistils. Certaines autos développent leur taille principalement durant la phase végétative, d’autres pendant la floraison. Dans tous les cas, les autos continuent généralement à croître en floraison au point, souvent, de tripler de volume.